7:50 : Aujourd’hui, la journée commence doucement pour moi.
Une de mes collègues se déplace chez moi à tous les lundis pour appliquer le plan orthophonique de mon coco. Oui, je suis pleinement capable de le faire moi-même. C’est mon travail, après-tout. Cependant, j’ai appris avec le temps que c’est difficile émotionnellement d’être l’intervenante de mon propre enfant en plus d’être son parent. Au début, je le faisais religieusement avec lui. Puis, j’ai réalisé que je perdais le plaisir au quotidien parce que je me concentrais sur l’objectif, sur toutes les difficultés. J’y perdais un peu ma vision d’ensemble, si essentielle en intervention parce que mes émotions par rapport aux difficultés de mon enfant prenaient beaucoup de place.
Coco participe bien mieux avec ma collègue. C’est son moment spécial. Par la suite, je peux l’aider dans la semaine sans me mettre une pression énorme.
9h30: Je profite de mon arrivée au centre La Boite à Paroles pour imprimer des fiches de suivi de rencontre et quelques documents pdf à plastifier. Ah, la plastifieuse a toujours été ma grande amie mais depuis la pandémie, c’est l’amour ! J, 3 ans, sera là vers 10h.
J. a un trouble des sons de la paroles. Avec son orthophoniste, nous travaillons présentement les sons /F/ et /V/ dans la phrase ainsi que les notions spatiales. J’ai préparé 4 activités pour la rencontre d’aujourd’hui. Les transitions sont toujours difficiles pour lui, j’ai donc prévu quelques solutions pour faciliter le tout.
La séance se passe bien. C’est une très bonne journée pour J. Il reprend les stratégies et cherche beaucoup le contact. Il a fait tellement de chemin en 6 mois.
11h15: Vite vite vite, j’ai eu le temps de tout désinfecter mon espace de travail et de placer les petits objets dans le bac pour les désinfecter plus tard. V, 2 ans et sa maman s’installent dans la salle. V. est tout petit. J’aide sa mère en lui montrant quelques stratégies pour stimuler les précurseurs du langage : tour de rôle, contact visuel, attention conjointe. V. fait très peu de sons au quotidien : même le babillage est peu présent. On utilise beaucoup ses intérêts : les figurines de Caillou et les autos. On vise ici à créer l’envie de communiquer. Je sais qu’il est présentement en attente pour un test auditif et en attente pour l’orthophonie au clsc.
12h30 : C’est déjà la pause lunch. Comme à la plupart de mes pauses cette semaine, j’ai un appel avec une orthophoniste scolaire concernant un enfant entrant à la maternelle. C’est cette période de l’année où de nombreuses prises de contact se font pour mieux soutenir les enfants tout au long de l ‘année scolaire à venir.
13h: D, 10 ans est bien prêt ! Il est de retour de ses vacances et il m’a amené un coquillage trouvé sur la plage. D. adore les animaux. C’est d’ailleurs le thème de nos activités aujourd’hui. D. est suivi en orthopédagogie 4 fois par semaine à l’école. La covid-19 et l’arrêt de services scolaires de mars à août inquiètent beaucoup ses parents. Son orthopédagogue a été géniale et elle m’a envoyé des objectifs et des ressources pour le soutenir.
Avant même de commencer, je prends des nouvelles de ses vacances . Lorsqu’il me raconte, je peux voir son état de fatigue par rapport à ses habiletés narratives. D. travaille sans s’en rendre compte. Je reformule ou questionne de sorte que de 5 éléments ( Quand, Qui, Où, voulait quoi , alors) soient présents.
Sur le thème des animaux, on doit trouver les idées-clées d’un court texte et répondre à 3 questions oralement. J’ai prévu un peu le tout comme des ateliers pour aujourd’hui. Je sais que D a besoin d’activités où il sera moins concentré alors j’ai prévu aussi des éléments plus faciles.
14h: Laver laver, savez-vous savonner ? Et un sprint notes de suivi .
14h30 -16H: Cette partie de la journée est réservée à mes interventions en ligne. J’ai une rencontre de 30 minutes et une de 1h. Les rencontres en ligne demandent beaucoup de planification, surtout dans les jeux de renforcement. Cependant, lorsqu’on voit les enfants fréquemment, ça devient vraiment plus facile ! Chacun de notre côté de l’écran, nous faisons une activité découverte dans la mousse où sont cachés des objets. On travaille à ajouter des déterminants ( Oh! J’ai trouvé LA fourchette ! ).
16h30 : J’ai jasé avec un parent pour le changement de groupe à la garderie ( qui ne se passe pas super bien pour sa cocotte) . Il a été convenu que j’allais aller faire un tour pour outiller un peu la nouvelle éducatrice par rapport aux difficultés de L. Tout est ok avec la garderie. J’irai donc demain… à 7h30 ( oui oui, avant ma première intervention !)
-Magalie
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Toujours dans l’optique de mieux faire connaître la profession d’intervenante en stimulation du langage, Magalie vous présente ces chroniques hebdomadaires. Pour lire l’article précédent, c’est ici !