Référence à « La guerre des tuques » en réponse à une mère ordinaire.

Il y a quelques jours, un article signé par Bianca Longpré a, disons-le, complètement enflammé les réseaux sociaux avec des commentaires négligeables.
Mais je vais prendre le temps de résumer les faits à partir du commencement pour vous offrir un texte objectif plutôt qu’un texte d’opinion.

Plus tôt cette semaine, le 24 septembre 2017, on voyait un « post » sur le mur de l’animatrice Chantal Lacroix qui introduisait sa nouvelle initiative dans les écoles primaires et secondaires du Québec.

«Demain débutera dans 580 écoles partout à travers le Québec, La Semaine Donnez au suivant . C’est plus de 250 000 jeunes qui se sont inscrits pour faire une différence. Pendant une semaine ils feront des bonnes actions, ils deviendront en quelque sorte une brigade du bonheur. Encourageons-les, félicitons-les. L’école qui aura réalisé le plus de bonnes actions recevra non seulement la visite de l’équipe de Donnez au suivant mais aura droit à une journée party et fera l’objet d’une émission de télévision. »
(Source : Page Facebook officielle de Chantal Lacroix)

Les réactions ont été somme toute très positives avec plus de 1 500 vues et plus de 250 partages de publication. Les parents commentent en mentionnant à plusieurs reprises que c’est une initiative inspirante pour la relève, qu’ils ont hâte de voir les retombées de ces bonnes actions et ils se rejoignent (presque tous) sur un point : les enfants sont emballés et motivés par le projet ! Des parents indiquent même qu’ils sont déçus que l’école de leur enfant n’ait pas voulu se joindre à ce concours scolaire.

On aperçoit tout de même un commentaire ici et là pour qui, le projet n’est pas fidèle à la vraie définition d’entraide, mais pour lesquels aucune réaction n’a été attribuée. Aucun « like » ou bonhomme mécontent. Rien.

Les voici : deux commentaires sur les cent trois que j’ai tous pris la peine de lire en boucle afin de m’assurer de n’en oublier aucun.

« […] Desoler mais moi je n’est pas embarquer, aider les autres cela ce fait comme j’ai dit 365 jours et non 5 jours. » (Source : Page Facebook officielle de Chantal Lacroix)

« Nous participerons aussi mais aucune publication sur Facebook. Ça va à l’encontre de ce que nous prônons en tant qu’écoles primaire. » (Source : Page Facebook officielle de Chantal Lacroix)

Mais que vient faire le texte de Bianca Longpré dans cette histoire ? J’y arrive.

Au lendemain de cette annonce publique faite par Chantal Lacroix (qui avait été bien reçue, je vous le rappelle), un article a été publié sur la page Facebook de Mère ordinaire par Bianca Longpré : « Donner au suivant, no way. »

Dans ce texte, on peut lire textuellement que l’auteure ne s’attaque pas à la personne de madame Lacroix, mais plutôt à la promotion d’une émission télévisée d’une entreprise privée qui s’adresse (cette fois-ci) directement aux enfants. Voici un passage qu’on peut lire dans cet article :

«Faire attention aux autres, rendre service, venir en aide aux plus démunis, aux plus jeunes, aux ainés, à sa famille, aux plus pauvres, c’est une mentalité qui s’instaure, ce n’est pas quelque chose qui s’acquiert en promettant de passer à la télévision ou en s’en vantant sur Facebook. »
(Source : Page Facebook de Mère ordinaire par Bianca Longpré)

Face à ce texte, plusieurs commentaires de parents désobligeants ont déferlé sur les réseaux sociaux à coups de partages de fausses intentions portées à l’animatrice.

Pendant ce temps, on remarque que la page Facebook officielle de Chantal Lacroix émet un message automatisé au bas des centaines de commentaires nous indiquant que « […] certains commentaires ont peut-être été filtrés » ce qui nous laisse croire que la vague de mécontentement venait de commencer sur la page publique de Chantal.

Tôt le lendemain matin, Chantal Lacroix publie ceci sur sa page Facebook : « Je suis aux Îles-de-la-Madeleine en ce moment […] en attendant de vous revenir, je partage un commentaire que quelqu’un a écrit sur ma page qui résume bien ma pensée.  À toujours observer l’humain pour y trouver la critique, certains oublient d’y percevoir la bonté humaine dans sa pure simplicité. » et encore une fois, le public encourage l’animatrice à poursuivre son élan de « bonté ».

Maintenant que le portrait objectif de la situation a été tracé, voici mon opinion professionnelle et personnelle à cet égard.

Depuis des années, les écoles et les Commissions Scolaires cherchent désespérément un moyen d’encourager les jeunes à poser des gestes positifs vis-à-vis leurs pairs afin de diminuer le taux d’intimation.

Voilà qu’enfin un visage connu leur propose un projet motivant (pour lequel les parents ont dû donner leur accord) pour lequel il n’aura malheureusement pas fallu plus de cinq ou six cents mots dans un texte d’opinion et une forte communauté pour « démolir » l’initiative aux yeux des parents qui ont, à la base, félicité et soutenu le nouveau projet.

C’est cette partie que je trouve décevante et qui me questionne : Pourquoi tant d’opposition après tant d’admiration de la part de ces mêmes parents ?
Le texte de Bianca Longpré soulève tout de même des questionnements importants et légitimes. Je crois cependant qu’il aurait pu être saupoudré de reconnaissance puisque l’intention de départ était positive malgré le fil conducteur un peu maladroit, je l’avoue.

Mon objectif avec ce long chapitre ? Non, ce n’est pas de vous convaincre. Je souhaite plutôt vous encourager à tempérer votre jugement envers l’une ou l’autre des parties qui se sont prononcés ou qui se prononceront au cours des prochains jours.

On a parfois tendance à oublier que derrière les idées, il y a des créateurs. C’est « beau » la guerre, mais ce n’est pas une raison pour se faire mal.
Vous pouvez consulter l’article de Bianca Longpré en intégralité en cliquant ici :
http://quebec.huffingtonpost.ca/bianca-longpre/donner-au-suivant-no-way_a_23222162/?ncid=tweetlnkcahpmg00000011

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Myriam Saumure
Présidente et fondatrice
Fleur bleue, Soutien comportemental à domicile
Éducatrice spécialisée, experte en stratégies comportementales chez l’enfant
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